En février 2009, les chefs d'État et de gouvernement sur le continent africain ont adopté la Vision Minière Africaine (VMA) pour servir de feuille de route pour l'Afrique afin de maximiser les résultats de développement des ressources minérales dans le continent. La vision, soutenue par son plan d'action pour sa mise en œuvre, est motivée par une observation déconcertante selon laquelle, bien que les pays d'Afrique disposent d'importantes ressources minérales, ils se classent parmi les plus pauvres au monde. La mauvaise gouvernance des minéraux a des effets d'entraînement et peut souvent être un reflet clair de la faiblesse globale de la gouvernance dans un pays. En conséquence, et compte tenu de la nature finie de ces ressources minérales, l'objectif global de la VMA est de promouvoir un secteur minier durable et bien gouverné qui récolte et déploie efficacement des revenus et qui est sûr, sain, sexiste et éthiquement inclusif, écologiquement amical, socialement responsable et apprécié par les communautés touchées par les mines. Cette vision partagée comprendra un secteur minier africain:
- Fondé sur la connaissance, catalyseur et contribuant à une large croissance et au développement qui s’intègre pleinement à un marché africain commun à travers:
Interdépendance en aval dans l’enrichissement des minerais et la production; Interdépendance en amont des biens d’équipement miniers, des consommables et des industries de services; Interdépendance médiane dans le domaine des infrastructures (énergie, logistiques, communications, eau) et du développement des compétences et des technologies (HRD et R&D); Partenariats mutuellement bénéfiques entre l’Etat, le secteur privé, la société civile, les communautés locales et d’autres acteurs ; et Une connaissance exhaustive du patrimoine minier.
- Durable et bien régi qui produit effectivement et génère des rentes sur les ressources, qui est sûr, sain, tient compte des aspects genre et ethnie, de l’environnement, qui est socialement responsable et est apprécié des communautés environnantes ;
- Qui fait partie intégrante d’une économie africaine globalement diversifiée, dynamique et compétitive sur le plan industriel;
- Qui a permis de créer des infrastructures à travers la maximisation de son interdépendance économique propulsive aux niveaux local et régional;
- Qui optimise et contient d’énormes ressources minières finies, qui est diversifié, intégrant des métaux industriels de moindre valeur commerciale à grande et à petite échelle ; et
- Qui est un acteur clé dans les marchés compétitifs et dynamiques des produits de base à l’échelle continentale et internationale.
Le secteur des industries extractives dans la VMA et l’Agenda 2063 est perçu comme le point de départ du processus de développement de l’Afrique et une gestion efficace est donc important. Malheureusement, plusieurs rapports d’étude ont mis en lumière les pratiques commerciales préjudiciables dans lesquelles les sociétés minières sont impliquées telles que les prix de transfert; la falsification des facturations dans les échanges commerciaux, etc. et leurs impacts négatifs sur la levée des recettes douanières et fiscales au niveau des budgets publics, à travers les Flux Financiers Illicites.
Sur le plan national, les activités minières sont encadrées par la loi N° 2016/017 du 14/12/2016 portant Code minier au Cameroun et la réglementation y afférentes. Cette loi énonce des dispositions relatives au régime fiscal et la gestion des revenus en rapport avec les communautés riveraines des sites d’exploitation minière. De plus, elle fait référence aux normes et règles de l’ITIE (Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives), dans laquelle est engagé le Cameroun.